01 juillet 2012

Critique CD : Running Wild - Pile Of Skulls (1992)

Style : Power Metal
Compagnie : Noise Records


Ah! « Pile of Skulls », l’un des chef d’œuvres de Running Wild. Nos pirates du métal se sont surpassés de tout ce qu’ils ont fait jusqu’à présent. Du bon speed métal mélodique comme je l’aime. Nos allemands d’origine ont décidé de se laisser influencer par les groupes tendances Power métal du début des années 90 comme Helloween et Gamma Ray en offrant de solides chansons sur cet album. Oui, sans dire que le groupe a perdu sa saveur d’antan, il nous offre du heavy speed fort intéressant aux refrains accrocheurs, aux solos à la tierce et tout autres clichés typiques du Power Metal. Running Wild n’a pas perdu leur identité, ils ont tout simplement évolué avec ce que le marché voulait à cette époque.

J’avoue qu’avant « Pile of Skulls », j’avais entendu le groupe mais je n’avais pas aimé leur matériel et quand je suis tombé sur cet album, ouf! Le souffle m’a coupé. Il faut dire qu’en 1992, le Canada était envahi par la musique Grunge prodigué par Nirvana et, les rescapés de la musique métal devenu « Out » étaient pointés du doigt comme étant des vieux nostalgiques complètement dépassés.

Qu’à cela ne tienne, cet album m’est tombé entre les mains lors de mon émission de radio en 92 consacrée uniquement au mouvement Power Metal grandissant. Je l’ai écouté et ré-écouté jusqu’à épuisement. Encore une fois, Running Wild œuvre au sein de paroles remplies de thèmes de pirateries, conquêtes des mers, chasse au trésor, etc. Sur ce point, le groupe est toujours égal à lui-même. Aucune nouveauté. Mais, je vous avouerai que les riffs de guitares sont plus entraînants que les albums précédents. En général, les mélodies nous restent plus facilement en tête. Et je crois que c'est cela qui fait sa force comparativement à ce que le groupe a fait dans le passé. Bien sûr, il y a toujours de bonnes chansons heavy métal traditionnel, sauf que l’on a l’impression qu’elles ont été plus peaufinées.

Coté vocal, Rolf Kasparek ne s’amuse plus à lancer des cris aigus comme c’était le cliché du heavy metal des années 80. Non, il exploite sa voix mid-range parfaitement en ayant un timbre plus chaleureux et, un léger effet dans sa voix qui nous semble juste assez grandiose. Je vais le dire tout de suite, Running Wild ne possède pas d’excellents guitaristes qui nous impressionnent avec de solos à n’en plus finir. Ils sont bons, c’est tout. MAIS, ils sont de parfaits mélodistes. En fait, de tous les groupes de Power Metal actuel et de heavy metal confondus, je crois que Running Wild possèdent les meilleures guitares rythmiques qui soient. La mélodie de leurs couplets sont tout simplement bonne et facile à retenir. Donc, ils sont la preuve que la complexité dans les chansons n’est pas toujours la source de bons succès musicaux. C’est simple mais efficace.

En ce qui concerne le son de l’album, c’est vraiment la norme dans le style. Elle est excellente. Un drum triggé, des guitares au son « Marshall » qui torquent à souhait, un vocal qui recouvre le tout d’un grain d’entraînement, bref, la recette du succès assuré. De plus, je dois souligner ici que l’intro de l’album « Chamber of Lies » est tout simplement géniale et que cela demeure la meilleure introduction instrumentale d’un album que j’ai entendu. Mieux que Rhapsody! Premièrement, je sais que bien des gens aujourd’hui me diront : « Bah! Des intros, tous les groupes stéréotypes Power Metal en ont. » Attention, ce n’était pas le cas dans ces années-là (92). C’était encore considéré comme une chose avant-gardiste. En fait, « Chamber of Lies » est entraînante par son rythme mais aussi, parce qu’elle s’adonne bien avec la mentalité du groupe. On s’imagine vraiment sur un bateau de pirates entrain de voguer sur la mer... et lorsqu’une introduction vous projette une image de la sorte, c’est alors que l’on sait que le compositeur a fait du bon travail.

Mes chansons préférées, elles le sont toutes! J’aime beaucoup « Whirlwind » car elle déplace de l’air comme son titre. J’adore la rapidité de « Pile of Skulls », le refrain de la ballade métal « Black Wings of Death » et sa complainte à la guitare. Sauf que j’attire l’attention sur MA chanson entraînante de l’album dans les couplets et aussi dans ses refrains « Jenning’s Revenge ». En l’entendant, je vois une image de gang de pirates dans un bar malfamé à l’époque des flibustiers qui lèvent leurs chopes de bières et se félicitent de leurs derniers exploits. Lisez les paroles et vous comprendrez ce que je veux dire. Et pour couronner le tout, la chanson mélodique métal « Treasure Island » qui raconte l’histoire de l’Ile au Trésor basée sur la nouvelle du même nom de Robert Louis Stevenson. Cette chanson est aussi grandiose qu’une chanson comme « Keeper of the seven keys » du groupe Helloween. Cet album est un essentiel pour tous fans de Power digne de ce nom. Il n’y a rien de mieux que de connaître ses racines.
Note : 8.7/10

Liste des pistes :

01. Chamber of Lies
02. Whirlwind
03. Sinister Eyes
04. Black Wings of Death
05. Fistful of Dynamite
06. Pile of Skulls
07. Lead or Gold
08. White Buffalo (Bonus)
09. Jenning’s Revenge
10. Treasure Island